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L’âge n’empêche pas l’utilisation du smartphone

Beaucoup pourraient penser que les personnes âgées sont totalement dépassées par le développement fulgurant d’Internet. Or, les plus de 65 ans sont de plus en plus à l’aise avec le numérique. Deux seniors nous en parlent.
ValOr-16.12.2020|7min
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On aurait dit qu’on lui avait jeté un sort. Alors que le smartphone d’Arlette Barbezat fonctionnait parfaitement, de nombreux programmes n’ont plus pu s’ouvrir, d’un jour à l’autre. «Et je fais quoi, maintenant?», demanda cette Genevoise de 71 ans à son formateur de la Swisscom Academy. Heureusement, Ricky Papic connaissait le problème: le téléphone était trop vieux pour les applications. Arlette Barbezat a donc fait l’acquisition d’un iPhone 11 et ses applications fonctionnent sans problème.

 

Arlette Barbezat utilise également les outils numériques et cela fait bien longtemps qu’elle ne sort plus du lot parmi les seniors.

 

Lorsqu’elle travaillait pour le canton de Genève, cette politologue de formation était à l’aise avec les évolutions de la numérisation. Mais lorsqu’elle a pris sa retraite, elle a dû se rendre à l’évidence: seule, elle ne parvenait pas à rester à la page et à suivre toutes les nouveautés. Elle s’est alors inscrite à la Swisscom Academy. «A l’ère d’Internet, je ne veux pas me laisser dépasser et j’ai découvert de nombreuses choses passionnantes. Par exemple, j’ai pu composer un album photo pour le 100e anniversaire de ma mère», confie Arlette Barbezat.

Une aide individuelle précieuse

«Une conversation familiale sur WhatsApp? Très peu pour moi!», répétait sans cesse Bärbel Wyss, âgée de 80 ans. Dans son travail de conseillère indépendante, elle a été très peu confrontée aux ordinateurs et à tous les outils numériques. En raison de sa dyslexie, elle déléguait toute la rédaction à sa secrétaire. Toutefois, sa fille et son petit-fils étaient déterminés. Aujourd’hui, la Soleuroise possède une tablette et participe activement aux échanges en ligne entre les membres de sa famille, éparpillés à travers la Suisse, l’Autriche et l’Allemagne. Regarder des vidéos sur YouTube, concernant la philosophie, l’alpinisme ou les endroits où son petit-fils va plonger, est devenu une passion. Lorsqu’elle a des questions, elle peut compter sur son petit-fils et sur Ueli Kurt pour l’aider. Ce dernier est son «Digital Coach» personnel au sein de Pro Senectute Soleure, il l’aide quelques heures quand elle en a besoin. «Je suis ravie d’avoir trouvé une personne de confiance qui me donne des repères dans l’univers numérique», explique Bärbel Wyss. Son prochain objectif: réserver en ligne une table au restaurant.

Trois seniors sur quatre utilisent Internet

Arlette Barbezat et Bärbel Wyss sortent-elles du lot? Les seniors sont-ils dépassés par la numérisation? Pas du tout! En Suisse, 69% des personnes de plus de 65 ans possèdent un smartphone, soit plus du double par rapport à 2015. Les chiffres proviennent de l’étude «Digital Seniors» réalisée par Pro Senectute Suisse et publiée en septembre. «Les smartphones sont aujourd’hui plus faciles à utiliser, car ils sont devenus plus grands et encore plus intuitifs au cours des dernières années.» C’est l’une des explications fournies par Peter Burri Follath de Pro Senectute.

 

En Suisse, 69% des plus de 65 ans possèdent un smartphone, soit plus du double par rapport à 2015.

 

74% des plus de 65 ans sont aujourd’hui présents en ligne. Internet? Non merci. Un état d’esprit désormais répandu uniquement parmi les personnes très âgées. Tandis que 54% du groupe des personnes de 80 à 84 ans utilisent Internet, cette proportion est de 35% seulement parmi les plus de 85 ans. Peter Burri Follath prévoit que le nombre de «connectés» augmentera considérablement au cours de ces prochaines années également dans cette catégorie d’âge. «Il n’y a pratiquement plus de métiers dans lesquels on peut se passer de compétences numériques. C’est pourquoi la plupart des personnes s’y connaissent aujourd’hui en technologies numériques au moment de prendre la retraite.» Il estime toutefois que les cours et l’aide des proches resteront des facteurs importants. En effet, avec l’âge, les seniors n’apprennent plus aussi rapidement et veulent pouvoir appliquer leurs acquis. Arlette Barbezat et Bärbel Wyss le confirment elles aussi: «Il faut se servir tous les jours de son téléphone, sinon on perd la main.»

 

Bärbel Wyss s’est laissé convaincre par son petit-fils qu’on est jamais trop vieux pour Internet.

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